Il est des livres qui nous choisissent plutôt que nous les choisissons. Ils errent des mois sur l'étagère, intouchés, et puis soudain, est-ce leur titre ? leur auteur ? leur couverture ? l'adéquation parfaite entre l'épaisseur de leurs pages et la taille de leurs caractères, la discrète rugosité de l'encre, un écho familier ? Soudain c'est le moment de les lire. Je m'étais procuré L'archipel d'une autre vie en octobre ou en novembre, séduite par le nom de Makine, un premier amour romanesque : j'avais lu Le testament français à 17 ans, et si je serais incapable d'évoquer l'histoire, je me rappelle encore les steppes, la taïga, l'impression d'un ciel rose sur la neige. C'est la semaine dernière qu'il m'a rappelée. Dans l'Archipel d'une autre vie , on retrouve des thèmes que j'avais déjà abordés ici : le récit enchâssé, la question du sauvage. Le pitch est très simple : un soldat de l'URSS poursuit un fug...
Notes de lecture d'une professeure de participes passés.